Jean Bertola Chansonnette à celle qui reste pucelle

Jadis la mineure
Perdait son honneur(e)
Au moindre faux pas
Ces mœurs n'ont plus cours, de
Nos jours c'est la gourde
Qui ne le fait pas.

Toute ton école,
Petite, rigole
Qu'encore à seize ans
Tu sois vierge et sage,
Fidèle à l'usage
Caduc à présent.

Malgré les exemples
De gosses, plus ample
Informé que toi,
Et qu'on dépucelle
Avec leur crécelle
Au bout de leurs doigts.

Chacun te brocarde
De ce que tu gardes
Ta fleur d'oranger,
Pour la bonne cause,
Et chacune glose
Sur tes préjugés.

Et tu sers de cible
Mais reste insensible
Aux propos moqueurs,
Aux traits à la gomme.
Comporte-toi comme
Te le dit ton cœur.

Quoi qu'en raconte,
Y a pas plus de honte
À se refuser,
Ni plus de mérite
D'ailleurs, ma petite,
Qu'à se faire baiser.
Ni plus de mérite
D'ailleurs, ma petite,
Qu'à se faire baiser.

Facultatifs

Certes, si te presse
La soif de caresses,
Cours, saute avec les
Vénus de Panurge.
Va, mais si rien n'urge,
Faut pas t'emballer.

Mais si tu succombes,
Sache surtout qu'on
Peut être passée pas
Onze mille verges,
Et demeurer vierge,
Paradoxe à part.